Connaissez-vous le PVP ?

La jeep des guérillas urbaines testée à Angers.

Le petit véhicule protégé (PVP) équipera l’armée de terre dès 2007. Blindé pour mieux s’adapter aux conflits urbains, il est très attendu.

Il ressemble à ces voitures que dessinent les enfants : lignes droites, capot plongeant et grosses roues. Kaki zébré de noir, le petit véhicule protégé (PVP) n’a pourtant rien d’un jouet.

Pour s’en convaincre, il suffit d’entendre rugir ce véhicule de liaison blindé sur les pistes de l’Établissement technique d’Angers (Etas). C’est ici que sont testés tous les véhicules terrestres qui équiperont l’armée de demain.

Deux «têtes de série» du PVP identiques à ceux qui seront produits sont mises à rude épreuve sur les 150 hectares de pistes de l’Etas. Pavés, chemins gravillonnés, pentes abruptes, gués : rien ne leur est épargné.
II en faudrait plus pour décourager ces 4×4 de 145 CV, qui peuvent être transportés par avion et par hélicoptère.

Une fois l’engin démarré, ça déménage ! Ses 4,2 tonnes à vide sont vite oubliées quand Eric Trottier, « opérateur d’essai » avale les dunes artificielles ou défie les virages avec vélocité.

Le PVP est équipé de l’ABS, de l’ESP, d’une climatisation et d’un système qui permet de gonfler et dégonfler les pneus sans sortir du véhicule. L’aménagement intérieur tient plus du camion que du véhicule de tourisme. D’ailleurs, aucune confusion n’est possible : les filets pour les bagages ont la forme des casques qu’ils accueillent, un fusil Famas est accroché le long de la paroi et les vitres font 6,6 cm d’épaisseur. Les parois blindées sont constituées «d’un assemblage, type sandwich, de plusieurs matériaux : métal, aluminium, céramique…», révèle Christophe Ramaen, directeur du programme PVP. De quoi résister à des tirs de kalachnikovs.

100000€ l’unité

Le PVP a été ressenti comme une nécessité absolue après le conflit en ex-Yougoslavie. Les véhicules de liaisons n’étaient pas du tout équipés pour se protéger des snipers. L’armée avait alors lancé un appel d’offres remporté par la société Auverland (devenue, depuis, Panhard General Defence). «Il y avait deux défis à relever : un coût fixé à 100000 euros l’unité et un délai court, car le besoin de l’armée était immédiat. Entre les premières demandes et la première livraison, 6 ans se seront écoulés », comptabilise Christophe Ramaen.

Pour relever ce double défi, le PVP utilise des pièces qui, pour la plupart, existaient déjà sur des véhicules civils. Autre avantage : ces pièces seront plus faciles à trouver sur le champ des opérations.
«Le PVP répond à un besoin général »affirme Maurice Bilheur, le responsable technique du projet. Le conflit en Irak en apporte une preuve supplémentaire. Des représentants des marines américains sont d’ailleurs venus découvrir le nouvel équipement. Le PVP a aussi répondu à un appel d’offres de l’armée allemande, portant sur 2000 véhicules.
Le 1er petit véhicule protégé sera livré dans un an à l’armée de terre française, qui en a commandé 933, livrables d’ici à 2012.

Laurent BEAUVALLET.

Amicalement,

Yellow-corner.